TPE 2006-2007: Le Bioethanol

Le Brésil : pionnier du développement du Bioéthanol

Pendant notre travail de recherche sur la production et la consommation du bioéthanol dans le monde, notre regard a rapidement été attiré par l’exemple du Brésil.
Le constatest aisément réalisable : ce pays d'’Amérique du sud est LE pionnier en  matière de développement du bioéthanol.

 En effet, là-bas, tout a commencé dès les années 1970.
 Le pays devait alors faire face, comme beaucoup d’autres, aux conséquences du choc pétrolier, qui avait, déjà à l’époque, fait monter fortement le prix de ce que l’on commença a appeler « l’or noir ».
 Et c’est grâce à l’Etat brésilien, par l’intermédiaire d’un programme gouvernemental nommé Proalcool, que la solution « Bioéthanol » parut la plus évidente.
 C ‘est ainsi que la filière de l’alcool de la canne  sucre connu un fort développement.
Ce programme comprenait plusieurs volets, dont nous retrouverons les grandes lignes ultérieurement pour la politique européenne.
 Celui-ci comprenait des incitations financières à l’investissement pour les compagnies (autrement dit des taux de crédits préférentiels) et des subventions à l’achat d’un véhicule fonctionnant à l’éthanol pur.
 Ces mesures, parmi d’autres, ont ainsi permis un très rapide développement de la filière au Brésil.
 Mais cette période est, dès 1986, oubliée. Le contre-choc pétrolier et les succès en découvertes de champs pétroliers vont alors éroder le principal argument de la consommation de bioéthanol ; à savoir l’indépendance par rapport à l’importation du pétrole.
C’est aussi bien sûr la chute du prix du pétrole qui a rendu impossible la combinaison des aides des finances publiques à l’achat du carburant, du fait de la trop grande différence entre le prix de l’essence et celui du bioéthanol.
Ainsi, durant plusieurs années, le projet a été abandonné au profit d’une politique plus classique, de pétroleo-dépendance, comme dans le reste du monde.
C’est seulement dans le milieu des années 90 que le programme a été relancé, mais revue en profondeur.
 -La politique « bioéthanol pur» est abandonnée. Le pays amazonien s’oriente donc vers une politique dite de « mélange » éthanol/essence, à hauteur d’environ 25% de bioéthanol pour 75% d’essence.
 -De plus, le gouvernement garantie la défiscalisation quasi totale à la vente de l’éthanol.
 Aujourd’hui encore, le parc automobile brésilien comprend 3 millions de voitures roulant à l’éthanol pur, et quelque 16 millions de véhicules fonctionnant au mélange avec l‘essence.
 Avec le succès rencontré, et la nouvelle montée des prix du pétrole, le gouvernement a d’ailleurs relancé, via une déduction fiscale, la subvention de l’achat de véhicule de type « flex fuel », pouvant fonctionner alternativement avec de l’éthanol pur ou en mélange.
  Ces efforts de l’Etat brésilien sont accompagnés par un réel suivi de la part des constructeurs automobiles, qui trouvent ici un véritable attrait financier.
 Ainsi, la plupart proposent aujourd’hui ce type de véhicules à la vente ; même PSA(Peugeot et Citroën) et Renault ont mis sur le marché des voitures Flex Fuel.
 En 2005, la consommation de bioéthanol était d’environ 12 mégatonnes, soit près de 40% de la consommation nationale d’essence.
 Cette année-la, 60% de l’éthanol était écoulés en mélange avec ‘essence et 40% consommés sous forme pure.
 Le secteur est aujourd’hui en plein essor ; ce dynamisme attire même les investisseurs étrangers dont la volonté est d’arriver à exporter l’alcool sur le nouveau marché mondial des biocarburants.
 A cette fin un certain nombre d’infrastructures, comme des terminaux portuaires et des pipelines sont en cours construction.
 Le terminal portuaire de Santos par exemple, aura une capacité de chargement de 32 mégatonnes.

Bilan
 Le cas du Brésil constitue un exemple de réussite dans le domaine du bioéthanol.
En effet, il aura su adapter sa politique aux différents chocs et contre-chocs pétroliers pour arriver à une non négligeable indépendance énergétique.
  Nous pouvons conclure que dans ce pays l’expérience éthanol est une réussite.
Nous nous sommes donc légitimement questionnés sur la situation dans d’autres zones du globe.